mercredi 25 novembre 2015

MOOVING LIGHTS

Voici mon billet d'humeur de Novembre pour Wimadame et l'humeur est artistique cette fois ci

MOOVING LIGHTS

Hier. Arrivée au Grand Palais majestueux sous la pluie, après avoir traversée la haie lumineuse des Champs Élysées. Il fait froid et l'ambiance est spéciale, presque électrique avec les événements des derniers jours, mais j'ai rendez-vous avec l'œuvre de Carmen Ruiz. J'avance donc d'un pas décidé et je ne regrette pas le déplacement. Après avoir repéré son emplacement, dans le "secteur" des artistes indépendants, moquette orange, emplacement C8 ; je découvre trois tableaux oniriques, à la fois sombres et colorés, exprimant, comme le dit si bien Carmen elle-même, ces moments de solitude ressentis par tout être qu'il soit vraiment isolé ou bien accompagné, dans son couple ou perdu dans ses pensées. Les personnages sont à la fois livides et rayonnants, courbés et étirés, dans une ambiance baroque et un cadre qui les empêche de pouvoir s'exprimer en totale liberté. Ça et là des éléments attirent l'œil comme autant d'énigmes à déchiffrer. Ici c'est une serrure en métal, là c'est un aquarium, ici c'est une cage, là c'est un oiseau hybride, là encore c'est un arbre bleu clair et argenté. Un point commun à ces trois œuvres, formant presque un triptyque, nous fait sourire et rêvasser : c'est l'unique chaussure rouge à talon au pied de la jeune fille qui devient femme ; son autre pied, lui, restant nu. Chacun peut y voir la signification qu'il souhaite et ressentir en liberté cet univers qui ne laisse personne indifférent. Le style ?  Carmen vous répondra "surréalisme émotionnel" et c'est tout à fait ça. L'émotion, la réflexion, la tension du rêve face à l'absurdité de notre condition terrestre sont ici toutes réunies mais sous un battement, un vacillement, une énergie qui ne tient qu'à un souffle. Les bougies sont allumées dans la pénombre, perdues sur la crête d'un personnage ou, bien à leur place, en hauteur, sur un lustre en fer forgé. Ce sont ces bougies qui m'ont le plus émue dans l'œuvre de Carmen car elles nous représentent si bien, nous, pauvres créatures, pauvres âmes éperdues. Elles sont tellement vivantes alors qu'elles se consument, jolies Mooving Lights m'inspirant pour un instant le titre de mon prochain roman.

Pour retrouver l’œuvre de Carmen Ruiz rendez-vous au Grand Palais dans la nef du 24 au 29 novembre 2015 - Exposition Art Capital - Artistes indépendants C8 -

Michelle Jean-Baptiste

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